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Le scandale de Niafles aussi odieux soit-il, est
particulièrement révélateur de la haine et du peu de cas que bon nombre
d'évêques français font des fidèles de leurs diocèses attachés à la
liturgie traditionnelle de l’Eglise.
Quel est donc le problème
?
Une communauté nombreuse de fidèles (environ 250 personnes) qui
vivait sa foi paisiblement au rythme de la liturgie traditionnelle
depuis plus de 40 ans, a été chassée par l’évêque de sa propre église
peu de temps après la mort de l’ancien curé.
A la place de cette
communauté priante, fervente et paisible, Monseigneur Maillard, l’évêque
du lieu, propose une église vide avec au mieux la messe célébrée dans le
nouveau rite une fois toutes les 11 semaines… Certes, Mgr Maillard
a-t-il autorisé la célébration de la messe tridentine depuis à Laval,
mais cela ne règle en rien le problème de Niafles compte tenu de la
distance entre les deux endroits (plus de 40 kms). Si cette messe à
Laval est en soi une bonne nouvelle pour les lavallois, elle n’intéresse
guère plus les fidèles de Niafles que ceux du Mans, de Rennes ou de
Nantes…
Le fond du problème est qu’aujourd’hui en France, en
dépit de l’existence d’une communauté importante et de la disponibilité
d’un jeune prêtre de la Fraternité Saint Pierre (qui rappelons-le, est
de droit pontifical et dont tous les prêtres sont en situation canonique
parfaitement régulière), on préfère fermer une église et déporter les
fidèles à l’autre bout du diocèse.
Tout cela, sans dialogue,
sans concertation, sans amour.
Le comble du scandale, de la haine
et de l’horreur étant la menace claire de l’évêque d’envoyer les forces
de l’ordre expulser les fidèles catholiques de leur propre église !!!
Voilà la triste réalité en 2007 : un évêque censé être le Père
commun du diocèse, préfère encore la force policière au dialogue et au
respect. La matraque et les coups plutôt que le respect et la
charité. Quel contre témoignage ! Comment se dire apôtre de
Jésus-Christ, fidèle du Dieu Amour et se comporter ainsi ? Ceci n’est
tout simplement pas croyable.
Il suffirait de si peu à Mgr
Maillard : venir à Niafles, rencontrer ses familles jeunes et
nombreuses, ses cœurs et ses âmes ferventes qui ne demandent rien
d’autre que de pouvoir continuer – à l’instar de ce qui se passait
paisiblement depuis plus de 40 ans – à vivre leur foi au rythme de la
liturgie traditionnelle de l’Eglise en communion avec lui.
Au
lieu de cette attitude chrétienne de père aimant, c’est l’invective, la
caricature, l’absence de dialogue et la menace de la force
publique…
Mais où a-t-on vu en 2007, que l’on pouvait encore se
permettre de ne pas dialoguer, de ne pas se parler ? Cette situation qui
serait déjà incroyable dans la société civile est d’autant plus
choquante quand elle règne dans l’Eglise.
Mais quelle est donc
cette Eglise qui ne respecte pas les fidèles ? Quelle est cette
Eglise qui ne dialogue pas, qui ne rencontre pas les fidèles et qui les
juge sans cesse, leur prêtant de fausses intentions ? Quelle est
cette Eglise qui casse ce qui existe et ce qui fonctionne ? Quelle
est cette Eglise hypocrite qui prône l’amour et qui fait régner la haine
? Pourquoi cette absence d’amour de la part de notre évêque
? Pourquoi cette culture du mépris ? Tout cela est-il conforme
aux valeurs de l’Evangile ?
La lettre publique publiée ci-dessous
résume bien la situation, c’est pourquoi nous la publions in
extenso :
A son Excellence Monseigneur Maillard évêque de
Laval
Excellence,
Je ne fais pas
tout à fait parti de vos ouailles encore que possédant une maison à
Epineux le Seguin dans votre diocèse, j’y réside plusieurs mois par an.
Il se trouve également que je suis familialement concerné par ce que
l’on peut appeler « la crise entre les fidèles, le maire de Niafles et
l’évêque de Laval », mes deux frères ainsi qu’une de mes filles habitant
à Craon et ses environs immédiats. Je me tiens donc régulièrement
informé des divers rebondissements.
C’est comme ceci que j’ai pu lire
l’interview que vous avez donnée et qui est parue ce matin dans le
journal Ouest France. Les propos que vous formulez ne peuvent
rester sans réponse pour le triomphe de la vérité.
En laissant croire que le concile
Vatican II a voulu que la liturgie soit célébrée dans la langue usuelle,
vous trompez ceux qui vous lisent, j’ai même l’impression que le concile
a demandé exactement le contraire : « L’usage de la langue latine, sauf
droit particulier, sera conservé dans les rites latins ». Rites au
pluriel, car l’Eglise n’a jamais été totalitaire et ont toujours
coexisté plusieurs rites dans l’Eglise latine (Romain, Lyonnais,
Ambrosien, dominicain etc.), sans compter la multiplicité des rites
catholiques orientaux. C’est au contraire l’usage de la langue
vernaculaire qui est une concession. « (…) On pourra donc lui accorder
une plus large place surtout dans les lectures et les monitions… »
(Constitution sur la liturgie La documentation catholique
15/12/63 chap. 36).
De même pour le chant liturgique,
« l’Eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la
liturgie romaine, c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques,
toutes choses égales d’ailleurs doit occuper la première place ». (id.
chap. 116) Nous pourrions continuer plus longuement les citations sur
ce sujet.
Vous dites : « durant des
décennies, ces catholiques se sont constitués en communauté » ce qui
semble le propre de chaque paroisse, pour ajouter aussitôt : « pas
bien intégrée avec le diocèse de Laval », qu’en savez-vous ? Avant le
décès de l’abbé Chéhère, avez-vous rencontré des membres de cette
communauté ? Et enfin, en quoi n’ont-ils pas leur place dans le diocèse
si ce n’est que vous les rejetiez ? On peut également se poser
légitimement beaucoup de questions sur le fait d’être en communion avec
l’évêque, les catholiques, ou du moins ceux qui voulaient le rester
étaient-ils en communion avec leur évêque à Evreux du temps ou Mgr
Gaillot était à la tête du diocèse ?
L’occupation d’une église
catholique par des catholiques serait pour vous une situation anormale ?
Ce serait drôle si ce n’était à pleurer.
Vous dites également « qu’ils
pensent ne pas avoir été écoutés », mais, si mes informations sont
justes et elles le sont, vous avez organisé une réunion publique non
pour écouter mais seulement pour annoncer la décision que vous aviez
déjà prise : « La Messe traditionaliste (sic) est célébrée en latin, en
l’église des Cordeliers à Laval, le centre du département. (…) Le prêtre
a le dos tourné aux fidèles selon le rite de Saint Pie V. » Pour
être précis, il s’est agi jusqu’à maintenant d’une messe traditionnelle
selon le rite dominicain, et le prêtre n’y est pas le dos tourné aux
fidèles, mais avec les fidèles tournés vers le Seigneur à qui le
sacrifice est offert « Il s’agit d’une orientation commune du prêtre et
du peuple, conscients d’avancer ensemble en procession vers le Seigneur
» (cardinal Ratzinger, l’Esprit de la liturgie). Cette messe,
c’est une bonne nouvelle pour les habitants de Laval et des environs,
mais pour les habitants de Niafles et des environs (paroisse de Craon) ?
40 km aller plus 40 km retour, souvent avec des enfants en bas âges.
Pourquoi détruire ce qui existe et qui a déjà rapporté ses fruits ? Il y
a à Niafles une communauté importante, plus importante que les
assemblées squelettiques que nous pouvons voir ici ou là, une communauté
priante dont les fidèles ne réclament que ce que par votre charge vous
devez leur donner, la possibilité de se sanctifier dans le charisme qui
est le leur, avec la liturgie traditionnelle, ceci vous l’accordez bien
à d’autres communautés charismatiques, pourquoi pas à une communauté qui
désire vivre sa foi avec la liturgie selon le missel du Bienheureux Jean
XXIII ?
Providentiellement, il y avait une
solution, un jeune prêtre de la fraternité Saint Pierre avait été
réclamé par l’abbé Chéhère pour le remplacer durant la maladie qui l’a
emporté vers le Seigneur. Il était disponible pour prendre sa
succession. Vous avez refusé cette solution pourtant la plus simple.
Nous avons vraiment du mal à vous comprendre. J’ai sous les yeux des
projections sur le nombre de prêtres de moins de 55 ans dans tous les
diocèses de France entre 2004 et 2014, s’il s’agissait d’un concours,
votre diocèse arriverait bon dernier passant en 2004 de 194 à 5 en 2014
(dans 7 ans) soit une perte de 179 soit 92,27%. Pourquoi refuser un
jeune prêtre bien formé et plein de zèle apostolique ? On se perd en
conjecture !
Vous dites également demander à
ces fidèles un effort. En fait quand vous dites ceci, vous êtes en
contradiction totale avec la constitution conciliaire Dignitatis
Humanae sur la liberté religieuse, je cite : « de telle sorte,
qu’en matière religieuse, nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience,
ni empêché d’agir, dans de justes limites selon sa conscience, en privé
comme en public, seul ou associé à d’autres (…) (n°2) Les groupes
religieux ont aussi le droit de ne pas être empêché d’enseigner et de
manifester leur foi publiquement, de vive voix et par écrit. » (n°4)
J’ose espérer que vous ne pensez pas que ces textes s’adressent
exclusivement à nos frères séparés.
Notre Saint-Père Benoît XVI lors
de son homélie de fin de conclave stigmatisait « l’esprit du concile »
il y revenait le 8 décembre 2005 pour dénoncer cette « herméneutique »
de l’ouverture au monde, de la rupture dans l’histoire de l’Eglise.
Esprit du concile au nom duquel se sont perpétués tous les abus, que ce
soit dans le domaine liturgique (le plus visible) mais aussi dans la
traduction des saintes Ecritures et dans la transmission du dogme de la
Foi. Les fidèles de Niafles récitent et chantent le credo dans son
intégralité.
Enfin, Monseigneur, vous laissez
entendre que vous demanderiez à la force publique le respect de « la loi
de la république ». Nous voici maintenant dans les heures les plus
sombres de l’histoire religieuse en France, sans remonter à la
révolution et à la terreur de 1793 qui fit périr tant de prêtres et
martyrs en haine de la foi (il y en eu beaucoup dans le diocèse de Laval
et je pense particulièrement au bienheureux Jean Turpin du Cormier et
ses compagnons assassinés le 21 janvier 1794 place de la Trémoille à
Laval), pour satisfaire aux « lois de la république », il y eu
également l’expulsion des ordres religieux et des congrégations avec
celle spectaculaire des moines de Solesmes le 6 novembre 1880. Je ne
puis croire Monseigneur que c’est à ce type d’action que vous avez
pensé.
Croyez bien Monseigneur, que c’est
avec tout le respect dû à votre charge que je me suis adressé à vous.
Ces quelques lignes n’ont eu pour but que de défendre une cause dont les
fidèles de Niafles ne sont que les serviteurs, la grande cause de
Jésus-Christ, Sauveur du Monde et vrai Roi des cœurs et des
cités.
Je prie votre excellence de croire en mon profond et
religieux respect.
Pierre Le Morvan
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Après Laval, Nanterre ?
La
situation de Niafles n'est pas sans nous rappeler celle du diocèse de
Nanterre où après deux années de célébrations paisibles de la messe
traditionnelle dans la belle église de Sainte-Marie des Fontenelles, le
Père Aybram, vicaire épiscopal en charge de la lettre Ecclesia
dei, envisage, sans aucune véritable concertation et sans aucun
amour, d'imposer un déplacement de cette célébration dans une autre
église particulièrement inadaptée en l'espèce.
Tout
cela sans aucune justification réelle et sans dialogue...
Là
aussi, face à une absence totale de réel dialogue, face à tant de
mépris, les fidèles seront-ils contraints d'occuper l'église
Sainte-Marie des Fontenelles ?
Mais
peut-être l'évêque de Nanterre se montrera-t-il plus charitable que son
collègue de Laval ?
Si
ces réflexions et documents vous semblent utiles, diffusez-les autour de
vous. Nous ne disposons pas des mêmes moyens médiatiques que ceux qui
chaque jour s’expriment dans les grands journaux pour critiquer le
Saint-Père et sa volonté de paix. Faites-nous connaître,
communiquez-nous des courriels afin que notre voix de simples fidèles
soit entendue.
Qui
sommes-nous ?
►
Ce que nous sommes
- Des catholiques romains attachés à
leur Eglise. - Des fidèles attachés au Saint-Père. - Des
diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d'eux
comme des enfants de leur père. - Des croyants soucieux de respecter
l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été
renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par
Jean Paul II en 1992. - Des chrétiens très nombreux qui désirent
vivre leur foi catholique dans l'Eglise au rythme de la liturgie
traditionnelle comme le pape l'autorise, notamment depuis la
promulgation du motu proprio Ecclesia Dei en
1988.
► Ce que nous désirons
- Une
application « large et généreuse » des privilèges accordés par l'Eglise
en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle. - Il est
nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque
dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de
1962. - L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis
par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican
en 1992. - L’accès pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise. -
La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes
nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale,
Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani,
récollections, pèlerinage...) - Ces communautés en communion avec
l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux
de paix et de réconciliation.
► Pourquoi nous le
désirons
-
Les querelles dans l’Eglise doivent cesser. - C’est notre sensibilité
et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et
respectée. - Au moment où l’Eglise traverse en France une crise
grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous
les fidèles : les fidèles des paroisses, les catholiques qui vivent leur
foi au sein des communautés « Ecclesia Dei » en dehors du
diocèse et ceux qui, pour des raisons diverses, ont préféré suivre le
mouvement de Monseigneur Lefebvre. - C’est par ce moyen et lui seul
que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de
respect et que cesseront les invectives. - C’est surtout répondre au
précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré
leurs différences et leurs diversités.
C’est ainsi que l’on
pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre
tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l'Eglise.
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